Ce qu’en disent les jeunes
Une enquête a été menée en 2022 auprès de jeunes romands pour connaître leur connaissance des puffs et leur consommation. Retrouve ci-dessous quelques phrases tirées de cette enquête.
Si tu veux lire les résultats de l’enquête publiés en 2023, c’est ici.
Motivations à consommer des puffs
« Quand on fume, on se montre en train de fumer et les jeunes aiment bien montrer en fait, c’est oh regardez je fume je suis grand. »
« J’ai deux trois amis qui fument que s’ils sont avec des gens. Ils ne fument pas pour eux, ils fument en groupe seulement, c’est plus fumer pour être dans le groupe que fumer pour soi. »
« Il y a l’effet de la mode, la puff est devenue une mode. »
« Généralement tu ne commences pas seul, c’est toujours des gens qui t’incitent. »
« C’est assez marrant parce que t’as tout le temps l’impression d’avoir un truc sucré dans la bouche […] par exemple à midi, quand je prends un truc à manger je prends toujours du salé et pis si j’ai envie de sucré je prends le sucré mais parfois je prends même pas de sucré parce que je me dis bah non en fait mon dessert c’est ma puff. »
« C’est très sucré, voire fruité, enfin c’est des trucs qui vont toujours refléter une sorte de bien-être, des choses bonnes pour la santé par exemple des fruits, des trucs comme ça. »
« C’est pratique parce qu’elle est prête à l’emploi. »
« C’est pratique parce qu’on peut fumer partout avec les puffs. »
« C’est surtout que ça sent bon, du coup tu vas tester la barbe à papa ou le chewing-gum. »
« Il y a aussi des trucs cools à faire avec des puffs, on peut faire des ghosts (ronds de fumée), c’est quand on lâche la fumée et que ça fait un rond et on le reprend […]. »
Nicotine et dépendance
« […] La puff bah c’est soit 5% de nicotine soit 2%. »
« Bah en tout cas dans les kiosques en tout cas ouais j’ai déjà essayé de guetter ouais de regarder un petit peu ce que y avait mais c’est vrai que des puffs 0% on en voit nettement moins que celles à 2 ou à 5%. »
« C’est souvent des pourcentages qui sont assez faibles, je crois que ça dépasse jamais les je dirais 10 pourcents comme ça, j’en ai déjà vu à 2 pourcents, à 0, à 3, à 4. Je ne sais pas jusqu’où ça peut monter mais comme c’est des des chiffres qui sont très bas, on va avoir tendance à rationnaliser en se disant mais c’est rien, il n’y a aucun risque. »
« Je pense plutôt que des gens, disons, qui ne sont pas addicts à la nicotine ne font pas forcément attention et vont pas forcément être intéressés par acheter des puffs sans nicotine et que ça peut être une porte d’entrée vers une addiction à la nicotine. »
« Et clairement parce que le truc c’est que ça paraît comme une espèce de jouet, c’est hyper coloré, goût bubble gum et du coup il n’y a pas du tout cette conscience qu’il y a de la nicotine et les effets de la nicotine. »
« Par rapport aux mouvements, le fait de la mettre à la bouche, d’avoir un truc dans la main, en vrai je pense qu’on prend l’habitude et du coup on se dit « j’en ai besoin… je suis à la pause j’en ai besoin ». »
« Moi je fumais des puffs beaucoup l’année passée et après au bout d’un moment t’en as marre et c’est tellement cher que tu passes aux cigarettes et après tout ce qui va avec. Donc au final après tu deviens dépendant à la nicotine puis tu deviens dépendant bah à la cigarette et tu fumes tout le temps […]. »
« […] C’est vraiment quand je sors que j’en ai une et je… enfin voilà j’en rachète pas, j’en ai pas 50’000 à la maison, parce que sinon en effet t’as envie… c’est un peu le problème c’est que justement c’est sucré c’est cool (rire) puis en fait bah tu te rends pas compte mais à la fin ton corps il en redemande parce que bah du coup concrètement c’est de la nicotine dedans. »
Impact écologique des puffs
« Normalement tu ne dois pas la jeter à la poubelle, faut aller à la déchetterie, je ne sais pas du tout si c’est recyclé. Mais c’est un peu le souci des puffs, dès que tu finis, tu ne sais pas où la mettre. »
« C’est un bond en arrière au niveau écologique et sanitaire, alors qu’on essaie d’arrêter la cigarette avec les vapoteuses, là on reprend alors qu’on essaie de faire attention à l’écologie… »
« Ce qu’il y a de bien dans ma ville c’est qu’il y a un vape shop qui récupère tout ce qui est puff et tout ce qui est objet avec une batterie au lithium, du coup je les ramène là. »
« De plus en plus les jeunes ils ont des cours par rapport à l’écologie et tout, je trouve que vraiment mettre en avant cette image et genre montrer des photos, montrer des conséquences, tout ce que ça peut faire, je pense que ça peut vraiment toucher. »
« Le fabriquant a clairement conscience de ce qu’il fabrique et de… à qui il le destine et lui en a rien à faire de l’écologie. Le distributeur c’est pareil, il sait ce qu’il vend, il sait comment il le met en avant, il sait à qui il le vend. Et je pense d’un point de vue législation on pourrait dire que jeter une batterie, de fabriquer des choses à usage unique comme ça c’est pas légalement possible et là on pourra avoir un impact. »
« Tu ne te rends pas compte à 15, 16 ans, tu ne sais pas ce que c’est que d’extraire le nickel, tu n’as jamais vu de documentaire là-dessus, tu ne vois pas que c’est des machines gigantesques, tu ne vois pas que des fois c’est des enfants qui le font, tu ne vois pas que c’est tous les villages qui sont concernés par la production d’un seul métal, et puis peut-être que 4 ans ou 5 ans après tu vois ça et ça va être woaw. »
« Je dirais que c’est assez vrai dans une certaine mesure… dans les études un peu supérieures, post-obligatoires etc. mais j’ai l’impression qu’il y a quand même une grande partie des gens qui consomment ce genre de produits qui s’en foutent pas mal de l’écologie aussi […]. »
« Dans tous les cas je pense que ce qui freine le plus (l’achat) c’est… l’écologie plus que la nicotine qui se trouve dedans au niveau des jeunes. »
Publicité et marketing
« Moi je dirais que ça vise principalement les jeunes et que c’est un moyen de faire commencer à fumer des gens qui seraient potentiellement… justement qui auraient ce stop de l’odeur de la cigarette qui les réfrèneraient. »
« Je pense aussi qu’il y a beaucoup l’aspect marketing, c’est quelque chose qui est très coloré, qui est très simple, qui se met dans la poche comme ça et du coup c’est pratique pour les jeunes. » « Les puffs sont vraiment exposées partout, tu peux pas passer dans un kiosque ou à côté d’un magasin sans en avoir dans les grands étalages. »
« Il y a vraiment des puffs dans tous les kebabs. Il y en a même chez le coiffeur. »
« Et la publicité pour ce genre de produits c’est plutôt… entre les gens, c’est-à-dire bah on se passe le mot quoi, enfin y’a des gens qui parlent du coup ça va commencer à se propager mais pas de la publicité professionnelle quoi. »
« […] C’est souvent aussi sur Insta (réseau social Instagram), sur les réseaux (que j’ai vu de la pub). J’ai l’impression que y’a plein de petites entreprises qui commencent leur truc […]. Et puis je vois des stories des gens qui publient, qui republient ça pour faire de la pub. »
« Et même des gens que tu connais pas sur Instagram, comme ça tu swipes (déplacer son doigt sur l’écran tactile du téléphone pour provoquer une action) et tout et t’as la publicité on va dire, une sponsorisation comme ça et bah tu regardes. Mais c’est vraiment sur les réseaux sociaux plutôt que sur… enfin la télé et les journaux je sais pas […]. »
« Enfin la puff ça a l’air hyper chouette, puis c’est hyper coloré puis ça a plein de gouts, puis ça sent bon et toute la dynamique derrière en fait fait que y’a une espèce d’autopromo qui se fait de par le packaging […]. »