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Dre Roswitha Kremser

Responsable médicale du programme de dépistage du cancer du sein et du colon depuis novembre 2023.

« Chacun a deux vies. La seconde commence
lorsque vous vous rendez compte que vous n’en avez qu’une ».

Dre Roswitha Kremser pouvez-vous nous donner un aperçu aussi bien de votre parcours professionnel que personnel ?

Je suis originaire d'Allemagne et j'ai vécu dans plusieurs pays : Allemagne (Bavière, Cologne, etc.), Vénézuela, Afrique de l’Ouest (Libéria), etc. en raison de la profession d’ingénieur des mines de mon père. Nous nous sommes établis en Suisse, à Schaffhouse, lorsque j'avais environ 15 ans. Mes études de médecine ont débuté à Lausanne, puis en Autriche, où j'ai obtenu une thèse en pathologie. J'ai ensuite travaillé à la clinique bernoise en neurologie neuro-réhabilitation et psychosomatique, où j'ai eu beaucoup de contacts enrichissants avec les patients et leurs familles. Par la suite, j'ai travaillé à l'hôpital de Sion en chirurgie, en attendant une place de formation en radiologie. Après une année de chirurgie, j'ai finalement entamé en 2004 ma formation en radiologie à l'hôpital de Sion, où je suis restée deux ans et demi. J'ai également fait une année en tant qu'assistante en radiologie à l'hôpital de Morges, avant de rejoindre l'hôpital universitaire de Genève en tant qu'assistante, puis cheffe de clinique. Finalement, je suis revenue en Valais pour des raisons personnelles et ai rejoint l'équipe de Brig, où j'ai commencé à me spécialiser davantage en mammographie et dépistage. 

En 2019, j'ai été nommée directrice médicale d'Affidea, ce qui a ajouté un nouveau défi à mon parcours. Ayant rencontré des problèmes de santé travailler en cabinet était difficile par moment, j’ai maintenu sur conseils de Chris de Wolf une activité radiologique en continuant mon activité comme radiologue dans le cadre du programme de dépistage lisant des mammographies de dépistages régulièrement. C’est tout naturellement quand le poste a été mis au concours que j’ai postulé pour succéder à Chris. Par mon expérience personnelle, je sais l’importance d’agir sur les cancers qu’on peut dépister. 

En parallèle à ma carrière médicale, j'ai poursuivi des formations complémentaires en médiation, hypnose et communication hypnotique. Ces compétences m'ont permis d'apporter un soutien supplémentaire aux patients lors des examens, comme les biopsies. Par exemple, juste avant Noël une dame devait faire une biopsie du cancer du sein, je lui ai dit qu’en raison de la biopsie le ne devra pas porter des charges lourdes. Elle m’a dit : « mes petits-enfants viennent pour faire des biscuits demain, est ce que ça va? ». Je dis Ah oui, vous faites des biscuits? Oui, ça, ça va aller. Mais qu'est-ce que vous faites comme biscuits? Et finalement, elle a passé toute cette biopsie en étant virtuellement avec ses petits enfants dans la cuisine en train de fabriquer des biscuits. Et quand la biopsie était terminée, elle n'a quasiment rien senti du tout et elle était encore dans ses recettes de biscuits. 

Donc ça, c'était vraiment quelque chose qui m’a beaucoup plu, de pouvoir avoir un effet aussi positif sur le ressenti de cette dame, qui avait un grand sourire et n’étais pas traumatisée après la biopsie. 

De plus, mon expérience de la maladie a vraiment changé mon discours avec les patients. En partageant mon expérience, je trouve que cela crée une connexion plus profonde. Les patients peuvent s'identifier et se sentir inspirés à lutter aussi. Mon combat a rendu mon discours plus authentique et renforcé ma conviction dans l'importance du dépistage précoce. 

Enfin, je suis présidente de la commission de déontologie qui veille sur les attitudes éthiques de nos confrères et s’occupe des conflits, et membre de la commission cantonale des machines lourdes qui veille à l’utilité d’achats de machines. Je suis convaincue qu’à l’avenir on doit tendre entre de meilleurs synergies privé – public, ne plus réfléchir en termes de concurrences mais de co-équipier. Voilà en quelques mots un résumé de mon parcours, et je suis heureuse de rejoindre le Programme valaisan du dépistage en tant que responsable. 

Quels sont selon vous les principaux défis auxquels sont confrontés les programmes de dépistage du cancer du sein et du côlon ? 

Pour le sein, le taux de participation varie, atteignant 60% dans le Valais romand et seulement 40% dans le Haut-Valais. Dans cette région, nous avons constaté un manque de gynécologues, ce qui a conduit de nombreuses femmes à se rendre dans le canton de Berne pour des consultations et à réaliser les mammographies à Berne plutôt que dans notre programme. Mon objectif premier est de sensibiliser et de motiver les femmes à profiter du programme de dépistage. Nous avons un suivi de qualité régulier avec des radiologues spécialisés, ce qui est un argument fort en faveur de notre programme. En outre, les conférences de consensus assurent une évaluation approfondie des cas, ce que n’offrent pas les centres de radiologie. 

Pour le côlon, lors de mes discussions avec des collègues médecins référents et des patients, j'ai constaté une méfiance envers le test de dépistage, notamment en raison de l'ancien test hémoculte qui détectait seulement la présence de sang dans les selles, sans quantification. Le test actuel, le test fit, est plus sensible et quantifie la présence de sang dans les selles, offrant ainsi une meilleure détection. Pourtant, le test fit permet un dépistage précoce des polypes et des tumeurs du côlon, avant qu'ils ne deviennent malignes. Il offre une alternative moins intrusive par rapport à la coloscopie, et en cas de résultat positif, la coloscopie peut être réalisée de manière ciblée. Notre objectif est de sensibiliser la population à l'importance du dépistage précoce. Le test fit est plus agréable que la coloscopie, et en encourageant sa réalisation, nous contribuons à détecter les anomalies avant qu'elles ne deviennent graves. 

Pour conclure, parlons un peu de vos passe-temps ? 

En dehors du travail, j'aime jouer au golf. Malheureusement, des problèmes de santé m'ont empêchée de le faire autant que je le voudrais ces dernières années, mais maintenant ça va mieux. J'adore aussi la cuisine. C'est là que je vis ma créativité, inspiré par Ottolenghi. J'expérimente différentes recettes, et j'ai une affinité particulière pour la cuisine végétarienne. J'aime aussi la lecture, en particulier les œuvres de Terry Pratchett, un auteur de fantaisie que j'admire énormément. Son humour et sa manière de se moquer des aspects de notre monde sont uniques. 

Vous avez également des animaux de compagnie ? 

J'ai un chat, un bleu russe du nom de Raissa. C'est un peu ma princesse, une boule de velours. En plus, j'ai deux cochons d'Inde qui sont choyés autant que le chat. Ils ont un triplex au centre de la maison et mangent même de la salade bio. 

J'ai toujours eu un amour pour les animaux et une fascination pour l'étude de leur comportement. 

Le mot de la fin ? 

 « Chacun a deux vies. La seconde commence lorsque vous vous rendez compte que vous n’en avez qu’une ».

Promotion santé Valais (PSV)
Rue de Condémines 14 Case postale 1951 Sion +41 (0)27 329 04 29
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