FR DE

Dr Chris J.M. de Wolf

Responsable médical des programmes de dépistage du cancer du sein et du colon de janvier 2015 à octobre 2023.

« Il est important de bien documenter, de mener des 
recherches sérieuses pour faire face aux fakes news ».

Parcours professionnel 

Chris J.M. de Wolf (MD, MPH) est médecin expert en dépistage du cancer du sein et du colon en Suisse et directeur de l’agence de santé publique ADSAN (Agence pour le développement et l’évaluation des politiques de santé). Il a étudié la médecine aux Pays-Bas et a obtenu son diplôme en 1988. Immédiatement après, il a obtenu son premier emploi au département d’élaboration des politiques du ministère néerlandais de la santé (STABO 1989-1990). Tout en continuant à travailler au ministère de la santé, il a été détaché en tant qu’expert national auprès de la Commission européenne, où il a travaillé pendant huit ans (entre Bruxelles et Luxembourg), sur les stratégies européennes de dépistage du cancer (L’Europe contre le cancer), chargé d’élaborer des lignes directrices européennes pour l’assurance de la qualité dans le dépistage et le diagnostic du cancer du sein. 

En 1999, il est devenu responsable du dépistage et de la détection précoce à l’Union internationale contre le cancer (UICC, Genève). Depuis 2004, il a occupé différents postes en Suisse en tant que directeur médical et consultant pour des programmes de dépistage du cancer du sein (Fribourg, Berne, Bâle, Saint-Gall, Thurgovie, Tessin et Valais depuis 2015). 

En 2017, il a été nommé président d’EUREF (European Reference Organisation for Quality Assured Breast Cancer Screening and Diagnosis. www.euref.org). 

Chris de Wolf termine son activité comme responsable médical du Programme de dépistage du cancer du sein et du côlon. 

Chris de Wolf, en tant que personne ayant contribué au lancement de plusieurs programmes de dépistage en Suisse, quelles sont les principales évolutions que vous avez connues ? 

Lorsque j'ai commencé à travailler en Suisse en 1999, la mammographie analogique, c'est-à-dire sur film, était encore très répandue. Il s'agissait d'une méthode de dépistage présentant des limites. Les instituts de radiographie devaient d'abord lire eux-mêmes les radiographies sur un "négatoscope", puis les envoyer dans des caisses au centre de dépistage, ce qui était très lourd. Les radiologues devaient lire sur place et, en cas de divergence d'appréciation, un troisième radiologue devait également se rendre au centre. À cela s'ajoutait le problème du stockage et de l'archivage des radiographies qui étaient conservées au sous-sol. Après 2008, les appareils analogiques ont été progressivement remplacés par des appareils numériques qui présentaient de nombreux avantages. 

En 2009, le Parlement suisse a décidé d'inclure le programme de dépistage dans le catalogue des prestations couvertes par l'assurance maladie. Cette décision a eu pour conséquence que la Suisse alémanique a également mis en place des programmes de dépistage du cancer du sein. 

Chris de Wolf souligne que la Suisse se distingue du reste de l'Europe par une attitude très libérale lors de l'achat de machines. Pour cela, il a testé plusieurs stations de travail afin de trouver le système qui répondait le mieux aux besoins des radiologues et des programmes de dépistage. 

En 2015, j’ai débuté mon activité pour le programme valaisan. Jean-Bernard Moix, directeur de Promotion santé Valais, m’a expressément demandé de mettre en place la conférence de consensus pour remplacer la troisième lecture. La conférence de consensus, a été introduite en 2018, elle présente l'avantage que les radiologues se réunissent virtuellement (vidéoconférence) deux fois par semaine pour discuter des divergences. Ceci grâce à la numérisation qui permet désormais de se réunir en ligne. Si les radiologues étaient initialement réticents, tous sont aujourd'hui convaincus qu'il s'agit de la bonne procédure. 

L'intelligence artificielle est sans aucun doute le dernier développement en date. Depuis février 2022, l'IA fait également partie de la conférence de consensus. Il y a déjà eu des cas où l'IA a donné un score de probabilité élevé pour une lésion que les radiologues n'avaient pas remarquée. Une étude rétrospective utilisant actuellement l'intelligence artificielle porte sur 57 000 mammographies afin de déterminer l'effet de l'IA sur la détection du cancer du sein. 

Comment percevez-vous votre activité de responsable du programme de dépistage ? 

Je dois avouer qu'il ne s'agit pas seulement d'un travail pour moi, mais plutôt d'une mission. Cela fait plus de 30 ans que je travaille dans ce domaine. J'ai commencé à la Commission européenne avec le programme "L'Europe contre le cancer". Lorsque j'y ai été détachée par le ministère de la santé, sans aucune expérience en matière de dépistage, je suis devenue responsable du dépistage du cancer du sein, du cancer colorectal, du cancer de l'utérus et du cancer de la prostate en Europe. Avec un budget d'un million d'euros, les programmes de dépistage d'une dizaine de pays qui souhaitaient améliorer la qualité du dépistage pouvaient en bénéficier. Une personne très importante à l'époque était le professeur Maurice Tubiana, qui présidait le groupe d'experts en cancérologie du programme "Europe contre le cancer". Il m'a chargé de rédiger des normes de qualité et des lignes directrices européennes pour le cancer du sein. Quatre éditions de ces normes et lignes directrices ont été publiées. La dernière date de 2006, mais les exigences de qualité sont toujours d'actualité. 

Il y a aussi des raisons privées qui expliquent mon engagement. Ma femme a été touchée par le cancer du sein, tout comme sa mère et une de ses sœurs. Par ailleurs, de nombreuses personnes de mon entourage ont (eu) un cancer du sein. Cette maladie reste très répandue. 

Quelles sont vos principales qualités ? 

D'après les commentaires que j'ai reçus, j'ai été une force unificatrice, en particulier dans la mise en place de la conférence de consensus. J'ai également construit un vaste réseau depuis que j'ai commencé à travailler et, pour couronner le tout, j'ai également des compétences techniques qui me permettent de résoudre des problèmes informatiques.

Quelles sont vos hobbies ? 

On m’appelle souvent «Dr Fix-it». J’ai la particularité de pouvoir fixer et réparer beaucoup de choses. Je répare mes voitures et mes motos, j’ai rénové ma maison et y ai installé la plomberie, l’électricité, le chauffage, une piscine, etc. J’aime faire des balades en moto et passer du temps avec mes amis, que je ne vois malheureusement pas très souvent. De plus, je suis l’heureux grand-père d’un petit-fils à qui j’aimerais montrer les belles facettes de la vie.

Qu'avez-vous le plus apprécié ? 

J'ai beaucoup apprécié de travailler avec Jean-Bernard Moix qui est très dévoué et réactif, et Nadine, la responsable administrative, que j'admire. Mais aussi le soleil du Valais ! Il y fait beau 300 jours par an, et cela semble être vrai. 

Des défis pour le dépistage ? Souhaits pour l'avenir ? 

Il est important de bien documenter, de mener des recherches sérieuses, de faire face aux fakes news. Le programme doit également faire face à la concurrence des nouvelles techniques de diagnostic et des procédures de récompense très discutables, etc. Il y a aussi un défi de communication pour encourager les femmes à participer. En Valais, par exemple, les taux de participation sont plus faibles dans le Haut-Valais que dans la partie francophone de la région.

Promotion santé Valais (PSV)
Rue de Condémines 14 Case postale 1951 Sion +41 (0)27 329 04 29
Nous suivre

Déclaration de consentement aux cookies

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour améliorer votre expérience utilisateur et réaliser des statistiques de visites.

Vous pouvez personnaliser l'utilisation des cookies à l'aide du bouton ci-dessous.

Tout accepter Tout refuser Mes préférences